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Nasrallah silencieux : une guerre psychologique qui marche et qui présage de bonnes choses

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah. (Photo d’archives)

Le silence de Seyyed Hassan Nasrallah a semé la confusion au sein des médias israéliens au cours du mois écoulé et les a obligés à lancer des rumeurs, leur faisant perdre le peu de crédibilité qu’il leur restait.

Nasrallah « silencieux », « choqué par la destruction des tunnels », comme le dit de façon si amusante Ysrael Katz, ou préparant des événements inattendus comme l’affirme le grand analyste de Raï al-Youm ?

Les médias israéliens ont entrepris au cours des dernières semaines une nouvelle campagne de promotion, enquêtant sur les facteurs qui expliqueraient pourquoi le secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyed Hassan Nasrallah, n’est pas apparu en public et surtout pourquoi il s’est abstenu de prononcer des discours au cours du mois passé. Ils ont ainsi propagé des rumeurs, se faisant l’écho d’une "maladie de ce dernier et de son hospitalisation à Téhéran ou encore de son décès".  

Un suivi précis des facteurs sous-jacents à ces rumeurs montre que Nasrallah a été la préoccupation principale du régime de Tel-Aviv et des Israéliens comme le montrent les réseaux sociaux et le nombre de fois où le mot Nasrallah a été tapé sur les moteurs de recherche d’Internet.

La chaîne 12 de la télévision israélienne a ainsi annoncé il y a quelques jours que « Nasrallah » était le mot le plus recherché sur Google sur une journée par les Israéliens.

Cette grande attention portée du côté israélien, tant par le public que par les journaux, les sites et les chaînes de radio et de télévision, montre le manque de confiance des Israéliens en leurs responsables, qui tentent pour autant tout leur possible pour faire paraître les choses sous un jour qui leur soit favorable.

Par exemple, les médias israéliens font référence à un groupe connu pour être l’ennemi du Hezbollah et pour entretenir des liens avec les services d’espionnage de l’Occident ; ce groupe indiquant que l’état de santé de Hassan Nasrallah ne serait pas bon du tout.

Pour autant, le journal israélien Yediot Aharonot a exprimé des doutes à ce propos et a écrit qu’il est possible que Nasrallah réapparaisse bientôt devant les caméras en se gaussant de ses détracteurs.

Cette obsession des médias reflète aussi l’échec subi dans l’opération « Bouclier du Nord », qui a montré au grand jour les failles en matière de renseignement du régime israélien concernant les capacités et les équipements du Hezbollah.

Le site web du journal Raï al-Youm a récemment écrit à cet égard : « Le silence d’une telle personnalité [Nasrallah] est une sorte de prise de position et pourrait constituer la base d’événements inattendus à venir. »

Les déclarations du ministre israélien du Renseignement, Ysrael Katz, et d’autres responsables du régime d’occupation illustrent ce fait. Rappelant les allégations de Katz selon lesquelles le silence de Nasrallah serait révélateur de l’état de choc dans lequel il serait plongé à cause de la destruction par Israël des supposés tunnels du Hezbollah, le journal Raï al-Youm dit que cette analyse simpliste de Katz semble dénouée de bon sens. Comment un homme de terrain avec une si longue expérience, des troupes si nombreuses et des alliés si puissants pourrait-il être choqué par la destruction de quelques tunnels qui appartiendraient prétendument à son mouvement ? En serait-il à sa première bataille ? Soyons un peu sérieux...

Dans son éditorial, Raï al-Youm évoque la destruction des tunnels comme une pièce de théâtre qui n’a pas réussi à convaincre les Israéliens eux-mêmes et que les médias israéliens ont décrite comme une tentative de Benjamin Netanyahu de détourner l’opinion publique de l’affaire de corruption dans laquelle il est impliqué ainsi que son épouse.

Au final, l’éditorialiste de ce journal panarabe, Abdelbari Atwan, affirme que Nasrallah garde le silence parce qu’il ne veut pas se rabaisser au niveau des commérages israéliens et qu’il aime mener contre eux une guerre psychologique.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV